Nos fonctions biologiques ainsi que le phénomène de mouvement tirent leur énergie de l’ATP. Si l’adénosine triphosphate est la forme d’énergie ultime du corps humain, sa production quant à elle est multiple et diversifiée. Le corps humain offre trois options possibles afin de produire l’énergie : l’anaérobie alactique, l’anaérobie lactique et l’aérobie. Selon la discipline sportive pratiquée, l’athlète activera une à plusieurs filières énergétiques afin de déclencher l’effort et de le perdurer.
L’anaérobie alactique
Intensité : Maximale
Durée : Brève (5 à 10 secondes)
Capacité d’exploitation : Très courte
L’anaérobie alactique est la voie énergétique immédiate qui permet de générer des efforts intenses, brefs et explosifs. Cette filière utilise le système Créatine-Phosphocréatine pour générer l’ATP (voir notre article sur la créatine).
Le système ATP-Créatine Phosphate permet de générer immédiatement de l’ATP à partir d’ADP et d’un Phosphate réquisitionné sur la Créatine Phosphate grâce à l’enzyme Créatine Kinase.
L’avantage de ce système est qu’il se déclenche dès les premières secondes de l’exercice et permet d’effectuer des exercices très intenses au maximum de sa puissance. Mais malheureusement ce système est très limité. En effet, la créatine musculaire n’est présente qu’en faibles quantités dans le tissu musculaire bornant ainsi les capacités de ce système au première secondes d’un effort (5 à 10 secondes). C’est la raison pour laquelle beaucoup de sportifs de force se supplémentent en créatine monohydrate afin de tenter de saturer au maximum les réserves musculaires en créatine et ainsi repousser les limites de l’anaérobie alactique.
L’anaérobie lactique
Intensité : Modérée à maximale
Durée : Moyenne (2 à 3 minutes)
Capacité d’exploitation : Moyenne
Le système ATP-CP est fugace. Il est très productif mais ne dure que quelques secondes. Le relais est pris par le système glycolytique pour fournir du glucose métabolisable en présence d’oxygène à partir du glycogène musculaire. Dans cette voie, le glucose remplace la créatine qui va s’associer à l’ADP afin de produire de l’ATP immédiatement utilisé par les cellules. Le système glycolytique offre une capacité moindre mais est un peu long (2 à 3 minutes).
A la différence du système créatine qui s’arrête par manque de créatine, le système glycolytique quant à lui prend fin non pas par défaut d’approvisionnement en glucose mais par la présence d’acide lactique. En effet, la glycolyse vise à décomposer le glycogène en glucose. Cette réaction génère par la même occasion de l’acide pyruvique et de l’hydrogène. Ces deux substances se combinent pour produire de l’acide lactique qui finira par s’accumuler dans les muscles empêchant la contraction.
Il faut donc pour prolonger l’effort réduire l’intensité de l’effort pour pouvoir activer la troisième voie énergétique, la respiration aérobie, celle des efforts d’endurance et de longue durée.
La respiration aérobie
Intensité : Faible à modérée
Durée : Efforts de longue durée (course de fond, marathon)
Capacité d’exploitation : Très longue
Les voies énergétiques s’activent de manière phasée et dépendent de la nature de l’effort généré par l’athlète. Le dernier mode de production d’énergie est la respiration aérobie qui puise son énergie de l’oxygène de l’air. Cette filière permettra à l’athlète de réaliser des efforts longs mais de faibles intensités comme c’est le cas chez les coureurs de fond ou les marathoniens. Ce système ne s’active qu’après épuisement des 2 précédents systèmes à partir de 3 minutes d’effort. L’ATP est produit à partir de l’oxygène issu de la respiration. Si cette voie permet de prolonger l’effort sur la durée, il ne permet malheureusement pas de générer assez de puissance.
Mais comme toute fonction, ce système est saturable. Lorsque l’oxygène de l’air n’arrive plus en quantité suffisante, on atteint le « seuil anaérobie » au delà duquel l’organisme basculera dans les filières anaérobies avec leurs avantages et inconvénients.
Vous l’avez compris, l’organisme est une machine fantastique. Il s’adapte en fonction de son environnement pour composer selon le type de stimuli généré. En musculation, l’organisme fonctionne en mode anaérobie. L’aérobie quant à elle est réservée au sport d’endurance. Comprendre ces mécanismes est prépondérant si l’on souhaite performer à l’effort et adapter ses plans d’entrainement.