Il est totalement inconscient de se voiler la face en ce qui concerne les dégâts physiologiques induits par la prise de substances dopantes. Une substance a pour but d’augmenter les capacités physiques mais aussi mentales du pratiquant. Nous allons passer en revue dans cet article les effets secondaires profonds et permanents de l’utilisation de telles substances.
Les athlètes dopés sont des négationnistes dans l’âme. Ils refusent catégoriquement d’accepter l’existence pourtant bien réelles des graves effets dévastateurs des produits dopants en minimisant leurs conséquences sur la santé. La plupart des données sur les effets à long terme des stéroïdes anabolisants chez les humains proviennent de rapports de cas plutôt que des études épidémiologiques officielles.
Les produits dopants sont à la base des médicaments conçus et indiqués dans le traitement de pathologies graves (retard de croissance, immunodépression). Ces substances sont détournées de leur usage par le monde du sport. La plupart des substances utilisées aujourd’hui ont été déclassifiées par les laboratoires pharmaceutiques. Les laboratoires clandestins ont pris la relève en mettant sur le marché toutes sortes de substances sans aucunes données cliniques.
Un médicament quel qu’il soit est soumis à la balance bénéfices/risques avant d’être utilisé. Tous les médicaments présentent des risques pour la santé. Or, la place d’un traitement dans la stratégie thérapeutique va dépendre des bénéfices qu’il apportera par rapport au terrain pathologique en question.
Dans le sport, les seuls bénéfices pouvant être apportés sont d’ordre esthétiques. Les bénéfices sont purement fantaisistes car aucune maladie n’est à traiter et consommer de tels substances constituent un risque pur et dur d’autant plus que les bénéfices des produits dopants ne durent pas.
Dérèglement du cycle hormonal naturel
L’organisme sécrète naturellement plusieurs types d’hormones essentielles. La chimie hormonale répond à des mécanismes très complexes et la sécrétion des hormones y est très précise. L’apport exogène de substances hormonales à doses massives modifie profondément la chimie interne du corps. L’organisme n’étant pas conçu pour supporter de tels dosages voit son métabolisme totalement bouleversé.
Les hormones exogènes (stéroïdes anabolisants, hormone de croissance) se substituent aux hormones naturelles. La prise de ces substances est interprétée par l’organisme comme une surproduction hormonale naturelle. En réponse, le corps bloque sa propre sécrétion hormonale par rétrocontrôle négatif. Le résultat est une perte des capacités naturelles à activer le système endocrinien anabolisant. Cet effet provoquera un dérèglement hormonal qui perdurera longtemps même après l’arrêt d’un cycle (jusqu’à 2 ans).
Le paradoxe des anabolisants
La régénération musculaire se fait en grande partie grâce aux cellules satellites. Ce sont des cellules musculaires immatures qui attendent un stimulus (micro-lésions et micro-déchirures) pour démarrer leur différenciation en cellules musculaires matures (myoblastes). Ces cellules satellites responsable de la régénération musculaire sont en nombre limité dans l’organisme. Les produits dopants en augmentant la vitesse de croissance musculaire à des degrés non naturels provoquent une surconsommation de ce stock de cellules.
Si sur le court terme, il est vrai que les effets des anabolisants sont spectaculaires en terme de croissance musculaire mais sur le moyen terme, la capacité de l’organisme à réparer le tissu musculaire baisse considérablement. Le dopage est un leurre que ne fait qu’épuiser de manière irréversible la capacité de l’organisme à se régénérer. Les capacités de régénération musculaire ainsi inhibées expliquent en partie pourquoi les sportifs dopés perdent une part importante de leur masse musculaire une fois leur cure dopante interrompue.
Le dopage, un véritable leurre
Le dopage s’accompagne souvent d’une dépendance aux produits. On multiplie les cures par ce que l’on se rend compte qu’une fois un traitement terminé, une grande partie des gains acquis disparaissent. Les stéroïdes anabolisants agissent de manière plus importante sur l’hypertrophie cellulaire au dépens de la masse et du recrutement en unités motrices. Ce mode d’action particulier explique pourquoi la force de l’athlète dopé est en totale discordance avec son volume musculaire.
Le dopage, un cercle vicieux
En plus de multiplier les cures dopantes, le dopé va de plus en plus joindre d’autres médicaments destinés à limiter les effets indésirables du produit (Nolvadex Tamoxifène, Clomid Clomifène, . Contrairement à l’effet recherché et imaginé par le dopé, cette médication est hautement dérégulatrice et devient très rapidement dangereuse pour la santé. Contrairement à ce qu’elles pensent, 99,9 % des personnes se dopant n’ont pas les connaissances scientifiques pour juger et comprendre les mécanismes biochimiques et physiologiques induites par les substances dopantes. Elles tombent alors dans un cercle vicieux qu’elles pensaient naïvement contrôler, avant de voir surgir quelques mois, mais le plus souvent quelques années après, des problèmes de santé plus ou moins importants, et pour lesquels ces personnes se mordent les doigts (les effets hautement indésirables du dopage étant rarement immédiats, mais plutôt sous-jacents et différés). Il est même assez fréquents que d’anciens dopés ne réalisent pas que leur problèmes médicaux d’aujourd’hui sont en lien direct avec leur pratique dopante du passé, comme pour mieux se voiler la face jusqu’au bout.
Stéroïdes anabolisant | Hormone de croissance |
Atrophie testiculaire
Gynécomastie Alopécie Eruption cutanée (Acné, urticaire) Acromégalie Toxicité hépatique Dilatation abdominale Hypertrophie de la prostate Insomnies Agressivité Étourdissements Modification de la libido AVC Polyglobulies |
Dilatation abdominale
Hypertrophie des organes |